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La santé en débat, 12 avril 2018

Julien-SimardPour sa quatrième séance de l’année 2018, le séminaire interdisciplinaire « La santé en débat. Rencontres autour des recherches francophones en sciences humaines et sociales sur la santé », organisé par Pierre-Marie David (Université de Montréal), Gabriel Girard (Crémis) et Alexandre Klein (Université Laval) dans le cadre des activités du réseau Québec Sciences Sociales et Santé (Q3S) est heureux de recevoir :

Julien Simard

Anthropologie, INRS

Pour une conférence intitulée

L’impasse des soins palliatifs : entre l’idéal de la bonne mort et l’accessibilité aux soins

 

Elle se déroulera le Jeudi 12 avril 2018 à 17h

au Pavillon Paul-Gérin-Lajoie de l’Université du Québec à Montréal, salle N-8510.

 

La création des soins palliatifs découle d’un constat partagé, autant par des auteurs des sciences sociales que par des acteurs du champ de la santé, quant au caractère problématique de la gestion de la fin de vie dans les structures hospitalières. Néanmoins, le niveau d’accessibilité des soins palliatifs pose problème, et sur plusieurs plans : populations admissibles et/ou visées, distribution géographique et offre globale, normes et valeurs véhiculées dans les institutions. En effet, des données issues de travaux en santé publique et en médecine sociale, provenant généralement du Royaume-Uni et des États-Unis, indiquent que les personnes minoritaires (migrantes ou non-migrantes) utilisent significativement moins les soins palliatifs que les personnes euro-descendantes. Plusieurs facteurs, autant « culturels » que « matériels », ont été évoqués par les chercheurs en sciences sociales et en sciences de la santé pour expliquer ces faibles taux de fréquentation des personnes dites minoritaires en soins palliatifs : barrières linguistiques, économiques ou spatiales, faible connaissance des services de santé, mais également présence de conceptions divergentes, opposées ou même conflictuelles du bien mourir entre les populations minoritaires et celles véhiculées par les institutions et services de soins palliatifs (Johnson, 2013 ; Finestone et Inderwies 2008). D’autre part, même après 50 ans d’évolution, ce qui se déroule dans les marges de la trajectoire idéale, la « bonne mort », est moins connu des chercheurs et du grand public. Qu’en est-il des trajectoires « compliquées », où le mourir peut revêtir les contours de la catastrophe, de la violence, de l’ennui, de la colère ou même de la banalité? Cette conférence voudra s’immiscer dans une certaine impasse des soins palliatifs et questionner son paradigme de référence, la bonne mort, depuis l’angle des « mauvais patients », des patients vieillissants et des populations minoritaires et racisées.