Pour cette séance exceptionnelle du nouveau séminaire interdisciplinaire « La santé en débat. Rencontres autour des recherches francophones en sciences humaines et sociales sur la santé », le réseau Québec Sciences Sociales et Santé (Q3S) s’associe au réseau de recherches Historiens de la santé et au Centre d’Histoire des Régulations Sociales (UQAM) pour accueillir :
Les rencontres « La santé en débat » sont organisées par Pierre-Marie David (Université Paris Diderot), Gabriel Girard (IRSPUM) et Alexandre Klein (Université Laval). La conférence du 3 avril se déroulera exceptionnellement à l’Université du Québec à Montréal, salle A 1715.
Résumé : La santé publique est née en France au XVIIIe siècle, dans le monde des Lumières (philosophiques et médicales) et dans la crainte de la dépopulation. C’est le premier hygiénisme, un hygiénisme plutôt bienveillant et humaniste. Une seconde vague s’est développée avec les découvertes pastoriennes d’un monde invisible capable de contaminer l’ensemble de la société et de provoquer sa mort et sa « dégénérescence ». La médecine prend alors résolument la tête de ce second hygiénisme à but prophylactique et politique : le virus révolutionnaire paraît aussi dangereux que le bacille de Koch ou du choléra.
Une troisième politique de santé publique est enclenchée après la désastreuse seconde guerre mondiale qui manifeste une peur du risque grandissante. La législation (sécurité routière, lutte contre les maladies sociales, c’est-à-dire comportementales) intensifie et justifie les campagnes de « prévention des risques » (alcoolisme, tabagisme, drogues, sida). Le XXIe siècle débutant entretient la peur et la répression de toutes les toxicomanies.