Pour la troisième séance de sa nouvelle saison dédiée à la santé environnementale, le cycle de conférences « La santé en débat. Recherches francophones en sciences humaines et sociales sur la santé », organisé par Alexandre Klein (Université d’Ottawa), Gabriel Girard (ESPUM) et Pierre-Marie David (Université de Montréal) dans le cadre des activités du réseau Québec Sciences Sociales et Santé (Q3S) est heureux de recevoir :
Louise Vandelac
UQAM
Pour une conférence intitulée
Santé environnementale, approche écosanté, santé à l’ère de l’anthropocène et de la collapsologie: repenser d’urgence la santé
Elle se déroulera le jeudi 7 novembre 2019 à 17h
au Pavillon Paul-Gérin-Lajoie de l’Université du Québec à Montréal, salle N-8510.
Notre entrée fulgurante dans l’Anthropocène et dans la sixième extinction de la planète, marquée par le réchauffement accéléré du climat et par la dégradation voire l’effondrement de la biodiversité, amplifiant, en contexte de déplétion des ressources et d’élargissement sans précédent des écarts socio-économiques, la montée en puissance des extrêmes climatiques et de l’aggravation de leurs impacts en cascades sur les populations les plus fragilisées, s’ouvre désormais sur de menaçants horizons d’emballement des grands cycles biogéochimiques du système terre au point d’en menacer les conditions d’habitabilité. Ce radical changement d’échelles et de perspectives témoigne certes de l’urgence de réduire tant l’empreinte écologique, énergétique, agroalimentaire et hydrique que les écarts socio-économiques. Or, cela implique d’en comprendre les cadres de pensée ainsi que l’enchevêtrement des sources, des enjeux, des intérêts, des responsabilités et des alternatives possibles. Cela exige également de repenser d’urgence une certaine conception de la santé, trop souvent dominée par un système pharmaco-médico-hospitalier absorbant l’essentiel des ressources collectives, pour élargir et renouveler dans une perspective intersectorielle, les approches de santé environnementale et d’écosanté. Enfin, les exigences posées par le dépassement de 4 des 9 limites planétaires et par la réduction de l’empreinte agroalimentaire, invitent à examiner, à titre d’exemple, le dossier du premier pesticide en importance, dans le monde, au Canada et au Québec, en analysant ses principaux effets sur la santé ainsi que les sérieux problèmes d’évaluation, de recherche, de normes, d’encadrement et d’accès du public à l’information, en amont des problèmes de santé. En témoigne le renouvellement jusqu’en 2032 au Canada de cet herbicide, déclaré génétoxique et cancérigène probable par le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) lié à l’OMS, et cela en dépit des actions en justice engagées contre le producteur de cet herbicide aux États-Unis et au Canada par 19,000 victimes de cancer non hodgkinien.